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No 65 Art.3 Les Thés blancs, feuilles élégantes aux vertus nombreuses.

Cette catégorie de thés continue à fasciner à la fois producteurs et consommateurs par la beauté de leurs feuilles! Elle continue aussi à faire l’objet d’investigations scientifiques pour comprendre et étayer leurs bienfaits sur le corps et le mental. 
Les experts nous disent que le thé blanc remonte à la dynastie des Song du Nord (960-1127) et qu’il est mentionné pour la première fois dans le Traité du Thé de l’Empereur Hui Zong (1101-1126), qui donne de nombreux détails sur le processus de fabrication et de la dégustation.

Au départ ces thés viennent de variétés botaniques aux bourgeons richement velues, qui poussent dans le Nord Est du Fujian et on consommait ces tasses principalement pour leurs propriétés "yin", à la fois rafraîchissantes et nettoyantes les organes du corps et la peau. C’est vers 1795 et puis vers 1880 que l’on découvre deux nouvelles variétés botaniques de théiers, dans le comté de Fuding et de son voisinage, c’est d’abord


**le Da Hao, aux gros bourgeons joufflus, qui donne le Bai Hao Yin Zhen, l’aiguille d’argent
** le Da Bai, aux belle feuilles velues, qui donne le Pai Mu Dan, la pivoine blanche.
Et puis il y a
**le Xiao Bai, une variété à plus petites feuilles velues, endémique dans le Nord- Ouest du Fujian, qui est à la base du Shou Mei, le sourcil de longévité, le 3e thé blanc de cette province.
Da Hao et Da Bai 


Les thés blancs sont immédiatement appréciés par les marchés étrangers et continuent depuis plus de cent ans à assurer la réputation de leurs comtés d’origine, notamment Fuding et Zhenghe. Toutefois notons que depuis une dizaine d’années environ ces théiers particuliers ont aussi été implantés dans d’autres provinces de Chine, au Yunnan, au Sichuan et au Hubei en particulier, où on fabrique maintenant aussi de très bons thés blancs.
Pour manufacturer ces thés il ne faut pas seulement des bourgeons et feuilles d’une configuration spécifique mais aussi un grand savoir- faire :
*à commencer par une cueillette minutieusement sélective, uniquement par temps claire,
*suivi d’un fletrissage maîtrisé à l’extérieur et donc sous le soleil,
*suivi d’un séchage à l’intérieur de l’atelier et qui sera souvent chauffé,
*cela avec les bourgeons et feuilles étalés méticuleusement sur les clayettes ….
thé blanc de Yibin Sichuan

Il n’y a donc aucune désenzymation, comme pour le thé vert, ni de cuisson/torréfaction comme pour le thé noir. Les thés blancs sont ainsi les moins transformés de toutes les familles de thé et ne subissent qu’une légère oxydation naturelle, sous le soleil et au cours de séchage. Pour leur permettre de garder un aspect harmonieux et appétissant il faut donc que feuilles et bourgeons possèdent des qualités propres et que fletrissage et séchage soient effectués en grande douceur.
Cela préserve non seulement la beauté des feuilles mais aussi leurs molécules, qui restent quasiment intactes :
* notamment les polyphénols, avec leurs effets anti oxydants et anti-radicaux libres,
*la théanine, un acide aminé, qui se trouve uniquement dans les feuilles du théier et qui
 favorise un mental apaisé et harmonieux, au point que l’on la surnomme " la molécule du bonheur"  
*la caféine, à présence d’autant plus élevée que le bourgeon est jeune et la cueillette printanière.
Ces thés ont fait l’objet d’une importante promotion commerciale en début du millénaire et sont maintenant bien connus des amateurs de thé. Il s’agit d’une petite production qui demande énormément de travail de façonnage, ces thés sont donc assez onéreux.
thé blanc d'Indonésie

Les autres pays producteurs ont également été fascinés par ces thés magnifiques et ont été nombreux à chercher à relever le défi, comme le Kenya, le Malawi et le Rwanda, le Sri Lanka et l’Indonésie, mais souvent ces thés blancs d’ailleurs sont encore plus chers car fabriqués à très petite échelle et sans l’apport d’un savoir -faire basé sur des traditions anciennes.
C’est précisément parce que la Chine considère les thés blancs comme des thés patrimoniaux qu’elle a demandé que l’on établisse des définitions de base pour protéger la qualité de ces thés. L’ISO a donné suite en approuvant après quelques trois années de travail le TR 12591, Rapport Technique du 15 décembre 2013. Ce TR ne limite pas la production des thés blancs à la Chine, mais dit que ce n’est pas la provenance géographique qui compte, mais le cultivar et le procédé, tel que développé au départ dans le Fujian.
Pour bien profiter des qualités subtiles de ces tasses il est conseillé de les infuser avec une eau à 80-85° et assez longtemps, 7 – 10 minutes pour en extraire toute la saveur. La liqueur est très pale et la saveur douce, parfois aux notes minérales , parfois aux notes plus fruitées. Cela dépendra de son origine, de sa variété, de son grade , de l'époque de cueillette, à vous de choisir.


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