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N°64 Art.3 Le Thé Pourpre du Kenya, nouveau et riche en molécules bénéfiques

Parmi les initiatives visant à améliorer le revenu des petits fermiers du Kenya, regroupés au sein de la KTDA – voir Art.2 de ce même numéro- il y en a une très importante : leur fournir le matériel botanique le plus approprié.
Au Kenya les cultures se trouvent en altitude, dans des sols rouges et fertiles, des deux côtés de la Vallée du Rift, reparties en sept régions. Il y a deux saisons de pluies, la courte de mi octobre à décembre et la longue de mars à juin.

La cueillette se poursuit pendant toute l’année, mais le rendement est meilleur en saison de pluie, qui permet aux théiers de bourgeonner plus fort. L’altitude et l’absence de pollution dans ces zones rurales et entourées de forêts fait que très peu de parasites s’attaquent aux feuilles, donc pas besoin de produits chimiques pour les éloigner, un grand plus pour les thés du Kenya.

Les doléances des fermiers viennent surtout des problèmes de météo, notamment sécheresse et températures trop basses, deux choses que les théiers détestent.
Les travaux des chercheurs de la Tea Research Foundation du Kenya, TRFK, à Kericho, portent donc beaucoup sur l’amélioration de la résistance des plantes à la sécheresse et aux frimas, mais aussi sur l’accroissement du rendement, la qualité des feuilles et leurs teneurs en diverses substances telles qu’apportant arômes, saveurs et  couleurs à la tasse et puis aussi des molécules antioxydants, des acides aminés et des vitamines.

Les recherches sur le thé qui sont menées dans tous les grands pays producteurs depuis le début du 20e siècle ont permis de créer de nombreux cultivars, adaptés aux conditions spécifiques de différentes zones de culture , aux préférences de goût et aux autres exigences du marché.
Les théiers sont multipliés soient par boutures soit par graines, le choix  se fait en fonction  de nombreux paramètres ; parfois ce matériel botanique est mis à disposition gratuitement, parfois il faut l’acheter, il y a aussi des planteurs qui préfèrent élever leur propres petits plants dans leurs propres pépinières à théiers.

Le thé pourpre a été développé comme une nouveauté attractive, des feuilles superbes, donnant une belle tasse et qui est très riche en anti oxydants, donc super bonne pour la santé. Les informations préalables donnaient envie à de nombreux planteurs de se lancer dans cette nouvelle culture, quand le TRFK306/1 a enfin été mis à disposition en juillet  2012, après plus de 20 ans de recherche.
Selon le Dr. Eliud Kireger , patron de la TRFK, le résultat final avait été obtenu grâce à une étroite collaboration avec les chercheurs de Jorhat, en Assam, et ce théier pourpre est issu d’un croisement entre une variété assamica, à haut rendement et une variété cambodgiensis, à rendement faible et aux feuilles riches et dorées.
Notons qu’au Yunnan, en Chine, il existe des théiers que l’on appelle Puer Pourpre, à la tasse d’un violet sombre magnifique, mais d’une forte amertume.

Le théier pourpre du Kenya avait aussi attiré tous les regards par la beauté de ses jeunes feuilles d’un rouge tendre, " nous les mettons sur nos balcons au Centre de Recherche ", disait Eliud Kireger, mais au début la tasse ne tenait pas toute la promesse, un vrai souci !
Dès 2013 on pouvait voir ce nouveau thé promu par le Kenya dans les expos et événements commerciaux, et puis les cultivateurs ont commencé à en planter, pour rendre le produit disponible en volume et non seulement pour les dégustations et démonstrations.
Au départ Kangaita  a été la seule usine  de la KTDA , a en produire ; c’est là qu’est géré une plantation  pilote qui fournit l’usine de Kangaita, dans la région no 3 qui se situe sur les pentes sud du Mount Kenya ; à noter que c’est aussi à Kangaita que des thés blancs ont été mis au point.
Ensuite d’autres fermiers ont fait l’investissement dans cette même région no 3 et on commence depuis quelque temps  à  trouver ce thé intéressant aux USA et en Europe, et donc  aussi en France.
 C’est le Palais des Thés qui commercialise  un grand cru d’Extra Rich Purple,
 thé violet du Kenya.
La cueillette est fine, un bourgeon et deux feuilles, la tasse est agréable au goût peut être  un peu atypique, sans doute à cause de la forte teneur en anthocyanes. La couleur est d’un pâle violet, qui est bien mis en valeur dans une tasse blanche.
C’est donc une vraie nouveauté dont  la culture est actuellement limitée aux pentes  du Mount Kenya ; disponible  en petits volumes pour le moment, il y a en plus  les exigences de la manufacture que peu d’usines peuvent effectuer ; le purple tea est pour l’instant  un produit  rare et donc pas bon marché.
Un tasse à découvrir et qui trouvera sa clientèle, lorsque la production aura atteint un niveau plus important.






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