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No 63 Art.3 Cueillette manuelle ou cueillette mécanique

Avec une production de thé en forte progression et une demande qui suit parfois plus lentement le mode de cueillette est un élément important qui fait partie des paramètres à maîtriser :
**d’un côté comme coût de la main d’œuvre et poste principale des coûts de production,
**de  l’autre côté comme parti intégrante de la rémunération des petits producteurs.
Lorsque les petits producteurs sont nombreux et disposent d’assez de bras sur leurs plantations ils optent naturellement pour la cueillette manuelle, qui demande un certain apprentissage, garantit un bon niveau de qualité et permet aussi d’exploiter des terrains en forte pente.
Dans les grandes plantations industrielles avec une main d’œuvre salariée il sera rapidement intéressant d’explorer les options mécanisées.
jardin de terroir dans le Henan

Qui dit cueillette mécanisée va d’abord examiner
** la configuration du terrain,de préférence le plus plat possible ou en terrasses larges
** l’implantation des théiers, en rangées régulières et correctement espacées.
** la configuration des théiers qui devra se prêter aux ciseaux et autres machines.
Partout où l’on décide d’augmenter les surfaces théicoles, en Chine notamment, on peut voir que ces plantations sont configurées pour une récolte mécanisée des le départ.
jardin "rasé" dans le JiangXi

Par ailleurs, une bonne disposition des arbustes, par exemple avec des bourgeons à longues tiges qui pourront être sectionnés sans brisures ni pertes, figure maintenant dans la liste des critères pour l’amélioration des cultivars.
Ce sont les pays à la main d’œuvre très couteuse qui ont été les premiers à développer des outils à cueillette mécanisée, dont le Japon au premier rang. A noter que la qualité des thés japonais n’en a jamais pâti, parce que c’est très bien fait et "prévu pour" dès le départ, comme le montrent les jardins aux rangées "superbement  manucurées".
Un autre pays producteur est mécanisé quasiment à 100%, c’est l’Argentine, qui a dés le départ choisi le volume et n’a pas vraiment  de tradition de thés fins.
En Afrique les tentatives d’introduire des machines à cueillette se heurtent à l’opposition farouche des cueilleurs, qui n’aiment pas toujours énormément leurs métiers mais en ont besoin pour vivre, à défaut d’autres emplois. En Inde la mécanisation s’installe peu à peu dans les exploitations industrielles, là ou le terrain le permet.
adapter l'arbuste à la machine

C’est probablement en Chine où la cueillette mécanique a pris l’essor le plus considérable, comme le montrent certains reportages photo dans Xin Hua notamment, avec des étendus de théiers sans fin, qui ont été  visiblement "rasés de près". Et pourtant c’est un sujet totalement tabou, parce qu’on continue à préférer l’image de la théiculture traditionnelle.
C’est la feuille infusée qui va trahir le processus par son aspect haché et qui ne trompe pas! ou alors  un beau thé à bourgeons va contenir de nombreuses brisures, ce qui dénote aussi une mécanisation.
Est ce que la tasse d’un thé de terroir en feuilles, mais  cueillies par une machine et non par une cueilleuse, est alors de moindre qualité ?  
feuilles hachées mais tasse exquise

La NPT pense que non, à condition que ces récoltes avec des coupures/morceaux et brisures de feuilles aient subi aussitôt une bonne et complète désenzymation. Soit par la  chaleur sèche ou par la vapeur chaude, peu importe, pour éviter tout oxydation partielle. Les grandes structures appliquent maintenant non seulement la cueillette mécanisée mais leurs usines travaillent avec des nouvelles méthodes qui préservent encore plus parfaitement les qualités aromatiques des feuilles.
Il se pourrait donc que l’on décide de lever le tabou, en banalisant ces nouvelles techniques, qui sont devenues incontournables dans toutes ces grandes surfaces théicoles installées au cours des récentes années passées.



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