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No 63 Art.2 Des nouveaux thés développés en Indonésie Portrait du Dr.Rohayati Suprihatini, Directrice des Recherches à l’IRITC

L’Indonésie avec ses grandes îles des deux côtés de l’équateur est un producteur renommé de cafés fins et également un grand producteur de thés. Le thé avait été introduit par les colons néerlandais vers les années 1680, des graines de théiers chinois en provenance du Japon, et sa culture  a rapidement prospéré après un apport de plantes plus robustes de l’Assam. Après l’indépendance acquise en 1945 et suite aux nombreux troubles politiques subis par l’Asie du Sud –Est au cours des décennies suivantes les plantations avaient été laissées à l’abandon.

Vers les années 1980  une reprise en main par  le Tea Board et l’Institut de Recherches a entamé une réhabilitation, une  intensification et une diversification de la théiculture: en 1989 le pays était devenu le 5e producteur mondial du thé avec un volume de 147.000t.
Le déclin commence vers l’an 20000 et en 2016 la production est descendu à 125.500t et l’Indonésie figure désormais au 7e rang, avec une part de seulement 3% des exportations mondiales de thé. Le thé cède en effet progressivement du terrain à des cultures plus lucratives.
L’Indonésie produit en majorité des thés noirs, qui est  la boisson traditionnelle de ce plus peuplé pays musulman du monde. Vers 1988  le Tea Board  avait  lancé la culture du thé vert, qui représente maintenant  environ ¼ de la production et vise le marché de l’export.
Les terres à thé en Indonésie , principalement établies sur les sols volcaniques de l’île de Sumatra et de Java sont reparties entre les plantations de l’Etat, les plantations privées et les jardins des petits fermiers, qui produisent respectivement 40%, 26% et 34% du volume annuel. (Données  ITC de 2016)
On note l’importance du secteur des petits fermiers, qui pose le lancinant problème d’une rémunération appropriée, afin de maintenir cette agriculture, dont l’impact favorable sur l’environnement lui confère un rôle important.
Rohayati Suprihatini avec sa création

Rohayati Suprihatini est ingénieur agronome et chimiste et elle aime passionnément son métier voué à la culture du thé et du quinquina, deux plantes incontournables pour leurs effets bénéfiques pour l’être humain.
Elle dirige depuis de longues années la Division Recherches de l’Institut Indonésien de Recherches sur le Thé et le Quinquina, l’IRITC, qui est situé à Gamboeng, près de Bandung  sur l’Ile de Java et au cœur de la région théicole.
L’idée phare de la directrice est la diversification, et cela dans tous les domaines :
**celui des variétés botaniques
**des aménagements des cultures
** des variétés de thés
** des utilisations valorisantes des feuilles  ailleurs que dans la tasse.
voilà le prix décerné

Ainsi elle a initié la création d’un grand nombre de nouveaux cultivars, dont un, le GMB 1-11, qui permet de produire un thé blanc exquis et à teneur exceptionnellement élevée  en  catéchines. Cette création de cultivar  lui a valu un grand prix pour l’innovation dans le domaine des anti oxydants, décerné par l’ISAHN en 2009 déjà. Patenté pour le compte de l’IRITC les environ 3.000 kg produit chaque année de ce thé blanc Gamboeng sont exportés vers le Japon, l’Australie et l’Arabie Saoudite principalement. A cause de la réglementation extrêmement restrictive de l’UE ce thé exceptionnel ne peut pas actuellement être vendu en Europe. C’est là un autre gros souci pour le Dr.Suprihatini, qui plaide avec la majorité des autres pays producteurs pour des taux raisonnables, un sujet majeur que sera à l’ordre du jour à la Conférence Internationale sur le Thé qui se tiendra à Bali en octobre.
wplace.iritc@gmail.com
Afin de mieux rentabiliser les plantations de thé des petits producteurs elle a lancé un projet pour introduire le poivrier, une liane tropicale, en tant que  culture intermédiaire.
Elle collabore aussi avec l’industrie pour des nouveaux conditionnements et formules de thés prêts à boire et avec des groupes scientifiques, dont des experts  japonais, pour une utilisation des molécules du thé dans les cosmétiques et la para pharmacie .
networking  et contacts

Son enthousiasme est grand et ainsi que son expérience et sa compétence. Toujours en discutant, mais en gardant  le sourire, elle a forgé un immense réseau dans le monde scientifique qui tourne autour du thé et qu’elle compte bien mobiliser pour la Conférence Internationale qui se tiendra à Bali du 18 au 20 octobre 2017.

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