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N°50 Art.2 La Japan Tea Exporters Association : Portrait de Kotaro Tanimoto

Il vient à Paris au moins une fois chaque année, de même à Londres, Hambourg et en Italie. En charge depuis de longues années de la Japan Tea Exporters Association il connaît tout le monde dans les thés fins.
à Londres

C’est lui qui a assuré un suivi exemplaire  lors de la catastrophe de Fukushima en mars 2011, afin de garantir les contrôles en toute transparence, et pour rassurer les clients en Europe et aux USA.
C’est lui aussi qui cherche à sensibiliser les amateurs de thés occidentaux aux spécificités et au raffinement des thés japonais. Il rêve d’un manuel qui expliquerait, avec un vocabulaire approprié à l’appui, comment ces thés fins sont souvent des assemblages de grande qualité qui demandent des maturations de plusieurs années.

Ainsi il a fait un passage éclair à Hambourg et à Paris à la mi-décembre, avec une cheville dans le plâtre, pour accompagner le Professeur  Naoki SUGITA, de l’Université de Utsunomiya, de Tochigi. Ce dernier a été chargé par le gouvernement pour faire une étude sur les possibilités d’augmenter les exportations de thés du Japon, une tâche ardue !
avec le Prof.Sugita

En regardant les chiffres compilés par le International Tea Committee pour 2013 on constate comme suit :
Le Japon a produit 82.800 t de thé, en a importé 36.150t et n’en a exporté que 3.048 t, dont 2.940 t de thés verts.
Les mêmes statistiques montrent aussi que les thés exportés par le Japon sont de loin les plus coûteux, avec une valeur moyenne de 22,82$/kg !!, eh oui !! montant à comparer à la moyenne pour l’Inde de : 3,31 $/kg, pour la Chine de 3,92 $/kg et pour le Sri Lanka de 4,73 $/kg.
C’est donc une belle performance, mais elle concerne un très petit volume.
Kotaro-san pense que les rivalités entre régions de productions et producteurs de thé au Japon ne font pas de bien au marché, qui aurait, au contraire,besoin de se centrer pour mettre au point  une stratégie concertée à l’exportation.
Ainsi les nombreuses compétitions pour établir des prix de qualité pour les différentes familles de thé ne sont jamais réellement nationales, même la « all Japan competition for the best Gyokuro » ne concerne que Yamé et Fukuoka, dans l’île de Kyushu. Les producteurs de Uji,qui considèrent que leur terroir est le plus ancien et le plus prestigieux, refusent simplement de concourir.
Actuellement les Gyokuro de Uji sont devenus tellement chers que seul les riches clients  chinois peuvent les acheter ; c’est vrai que ce sont de petites récoltes d’environ  300 kg par an et que ces thés se vendent en petits paquets de 6 gr, à 5.000 Japan yen, ce qui correspond à environ 6.000€ le kilo.
Un autre gros souci lui semble l’absence de définitions pour les thés fins, que sont le tencha et le matcha, que l’on "imite "à cœur joie et  en grande quantité en Chine et en Corée.
du matcha vrai et de la poudre de thé vert
 Il y a aussi le fait que le concept du terroir, voire d’une origine géographique délimitée, n’est pas familier des japonais, ce qui ouvre aussi la porte aux abus.
un thé de terroir "à la française"

Pour faire le point Kotaro-san indique que la préfecture de Shizuoka a décidé d’inviter le Comité Scientifique sur le thé de l’ISO – ISO/TC34/SC8 - à une réunion en juin 2015, afin de trouver des solutions et de se mettre d’accord sur certaines définitions.
NB : L’ISO : International Standards Organisation gère le patrimoine mondial des méthodes d’analyses et peut aussi mettre au point des normes. Les participants sont des administrations gouvernementales, comme pour la FAO. A noter que  la France n’est plus membres de ce groupe « thé »depuis les années 1995.

  

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