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N°47 Art.4 "Thés verts et noirs de Corée, dégustés sur place et en France."

On nous apprend qu’il y a trois régions productrices de thé en Corée du Sud actuellement :
**les comtés de Boseong et de Hadong, au sud ouest de la péninsule, qui produisent ensemble environ la moitié du tonnage nationale ; ces régions à collines et aux vallées de rivières possèdent de nombreuses forêts ; le climat en proximité de la mer du Japon est assez doux, avec des nuits fraîches, comme les aiment les théiers. La qualité du sol et de l’eau est particulière et convient aussi à la poterie, ce qu’attestent les nombreux vestiges de fours anciens.
l'île de Jeju

**l’île de Jeju, à mi chemin entre la Corée et le Japon, un immense « plot » volcanique d’environ 350 km², émergé autour de l’ancien cratère du Halla San ; beaucoup de production agricole sur ces terres noires et puis des plantations de thé sur le plateau de la partie ouest, inaugurées dans les années 1990 et en grande partie certifiées « bio », d’où provient l’autre moitié de la production nationale.
Les petits producteurs de Boseong et de Hadong sont des artisans du thé qui travaillent en famille ; ils cueillent en grande partie manuellement et leurs thés sont faits à la main ; il n’y a pas d’équipement mécanique dans ces fermes, sauf quelques gazinières pour chauffer les immenses poêles ou woks, qui servent à sécher et à façonner les feuilles en de multiples étapes, ce qui permet de produire à  chaque fois un lot d’environ 3kg de thé ; cela explique les prix parfois « extravagants » de ces tasses exquises.
un Ujeon de Boseong

Les plantations industrialisées, à Jeju notamment, ont recours à la cueillette mécanisée et la feuille est transformée dans des installations industrielles à haute technicité ; une partie des feuilles de thés fraîches est utilisée pour l’élaboration de produits cosmétiques et de beauté de qualité fabuleuse, nous dit on, hors de prix, mais merveilleusement efficace. C’est donc là bas  un autre style et une parfaite habitude des transactions à l’internationale. Sans doute en voilà une des raisons pour expliquer qu’il y plus de thés de Jeju en Europe, que de thés des autres régions, restées encore
 plus traditionnels.
Par ailleurs on classe les cueillettes en fonction des saisons,
** la plus fine, le premier « flush » récoltée avant le 20 avril : c’est le thé « Ujeon » ;
** la 2e récolte, dans la quinzaine qui suit, se termine vers le 5/6 mai : c’est le thé
     «  Sejak »,
**la récolte après les 5/6 mai produit le thé «  Ujak ».
un thé noir des moines de Baekryun
Avec les semaines qui passent la repousse donne des feuilles de plus en plus grandes, qui par la suite deviennent aussi plus robustes et moins souples ; souvent on les transforme alors en thés noirs.
Chez Bohyang on dispose d’un échantillonnier très subtil, qui permet de bien distinguer les grades de cueillette, appelés selon leur propre nomenclature ; cette petite collection  illustre parfaitement les nuances de qualité en fonction de la taille et de la souplesse des feuilles.


les grades de qualité
Selon une première impression il semble assez évident que les thés premiums dégustés sur place ne sont pas encore nombreux à être arrivés en Europe. Sans doute une question de temps et d’évolution de la demande : il faudra d’abord s’assurer de reconnaître toute la finesse et tout le plaisir gustatif qu’offre un thé artisanale exceptionnel avant d’accepter de payer le  prix demandé par son producteur artisan/artiste de thé.  

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