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N°31 Art.1 "La Corée et ses thés"



 Rencontre surprise avec une jeune Coréenne passionnée de thé ; Hosun HEO a présenté une belle cérémonie de thé de son pays à l’Institut Culturel de la Corée et espère d’ouvrir un jour une maison de thés coréens en France.
Hosun HEO

Le thé est en effet à nouveau bien en vue en Corée depuis les années 1980, après une longue période d’abandon depuis la fin du 14e siècle. Les historiens confirment que l’arrivée du thé en Corée a été le fait de moines bouddhistes de retour de séjours d’études en Chine au cours du 7e siècle. C’est le Roi Heundok qui a reçu comme présent officiel de la cour des Tang des graines de théiers en 828. Des chroniques anciennes attestent la consommation de thé par divers rois et reines, qui se servaient du thé aussi pour des rituels de purification
C’est l’avènement de la Dynastie Joseon (1392- 1910) et  qui tourne le dos au Bouddhisme qui fait tomber la culture du thé dans la disgrâce et l’oubli. Adoptant la doctrine confucéenne et installant le centre du pouvoir à Seoul, elle abolit les prérogatives des monastères bouddhistes en sorte que les moines abandonnent progressivement la culture et les traditions du thé. Seuls quelques monastères du sud, au  loin des princes régnants, maintiennent  vivante la culture du thé , c’est aux alentours des premiers jardins sur les pentes du Jirisan.

Boseong 

C’est l’initiative d’un moine Cho-ui (1786-1866) qui vit  au fond de son ermitage à Iljiam près du temple de Daehungsa , qui exhorte à renouveller les traditions bouddhique du thé. Non seulement il vante la supériorité du thé sur l’alcool  mais aussi la supériorité du thé coréen sur les thés de pays voisins, la Chine et le Japon. Même si la culture du thé reste attachée au sud ouest de la péninsule les écrits de Cho-ui reçoivent une écoute nationale qui permet de faire sortir ces traditions de l’oubli.
en rouge: les thés
 Les choses suivent leur cours et depuis une trentaine d’années  les plantations de Boseong qui produisent aujourd’hui environ 1 500t de thé ont revalorisé l’image de cette tasse au sein de la population. On commence à s’intéresser à nouveau à cette boisson. Pour répondre alors à la demande renaissante  les grands monastères du sud, notamment Hwaeomsa, Ssanggyesa et Daehungsa  décident de rouvrir leurs plantations et d’assurer un réel enseignement du thé.

De plus de  nouvelles cultures sont crées dans l’île de Jeju , à 1h de vol au sud ouest de la péninsule. Dominée par l’immense volcan éteint Hallasan à l’est des plateaux fertiles s’étendent dans l’ouest de l’île. Loins de zones urbaines et sans implantations industrielles ces étendus se trouvent à environ 500m au dessus de la mer et profitent d’un climat doux et maritime qui convient à merveille aux théiers. De plus en plus de ces plantations obtiennent la certification « bio » et la production totale actuelle de Jeju est estimée à plus de 2 000t.
La cherté des thés fins de Corée est justifiée par une cueillette manuelle pendant de courtes périodes de bourgeonnement bien définies :
** la 1ère  récolte, 1 bourgeon et 1 feuille, avant le 20 avril donne le thé Woojeon
** la 2ième récolte, 1 bourgeon et 2 feuilles, entre le 20 avril et le 5 mai donne le thé Sejak
** la 3 ième récolte, 1 bourgeon et 2 feuilles, après le 5 mai donne le thé  Jeoncha ;
voilà les cueillettes fines

Les cueillettes suivantes, le thé Joongjak en juin et le thé Daejak en juillet seront bonnes mais moins savoureuses.
le wok à thé

Les thés coréens sont tous des thés verts. Leur processus de fabrication utilise généralement la chaleur sèche, « méthode du wok » mais on procède en plusieurs étapes de cuisson, entre les quelles les feuilles sont sorties du wok et vigoureusement travaillées à la main sur une table en bois, ce que l’on appelle : « donner le goût » ; le séchage finale, à une température moins élevée, s’appelle «  faire sortir les flaveurs ».  
L’Institut du Thé « Panyaro », crée en 1979 pour faire revivre l’esprit » zen » dans les pratiques du thé , et qui compte aujourd’hui plus de 100 000 adhérents applique une méthode ancienne , le « Chung-Cha ». On commence par faire ébouillanter les feuilles, que l’on laisse ensuite s’essorer, avant de les mettre au Wok. Cette méthode très particulière donne une saveur plus corsée au thé et fait plutôt partie des rituels lors des séances d’enseignement.
 Encore peu disponibles à l’étranger les thés  coréens commencent à se faire connaître et à attirer un public d’amateurs avisés.
thés de l'île de Jeju

Au SIAL en octobre passé la société « Vision Korea » avait un beau grand stand avec  toute une série d’échantillons et une intéressante documentation sur leur thés des différentes périodes de récolte.
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