Pour voir les derniers numéros cliquez sur ce lien ci-dessous

N° 22,Article 1: " Les thés du Kenya" ,une introduction

3e producteur de thé du monde avec une récolte de 400 000t en 2010, des thés à regarder  de plus près!
 Indépendant depuis décembre 1962 le Kenya  possède une surface de 580 000km et une population de 32 mio d'habitants. C'est donc après la Tanzanie et avant l'Ouganda le 2e plus grand pays de l'Afrique de l'Est. Découpé du nord au sud par une immense faille tectonique, la Grande Vallée du Rift, c'est sur les pentes des montagnes qui la  bordent que les théiers se plaisent, à une altitude entre 1 800m et 2 500 m .

Ces cultures sont jeunes, puisque elles ont été introduites seulement en 1903 par un Britannique,G.W.L.Caine, qui fait venir des plants de thés d'Inde et les installe à Limuru, à l'ouest du rift. Non loin de la , à Kericho, c'est Unilever qui commence à planter en 1905, dans un premier jardin du nom de "Mabrouki".Sols et climat favorables entrainent une rapide extension des plantations jusqu'à une forte chute des prix, suite à la première guerre mondiale, qui laisse les jardins en friche. Les théiers poussent alors librement et deviennent des vrais arbres, mais en 1930 un nouvel élan relance les cultures, qui depuis n'ont cessé de s'étendre.
Encouragée par l'administration britannique la production augmente au fil des années.Les thés sont vendus aux enchères à la bourse de Londres, la " London Tea Auction". Le succès commercial des thés de l'Afrique décide les producteurs du Kenya de se regrouper avec leurs voisins de la Tanzanie, du Malawi, de l'Ouganda et du Rwanda pour créer l'EATTA, la East African Tea Trade Association , en 1957 , afin que la vente aux enchères soit conduite sur place. Ce sera à Mombasa, grande ville portuaire sur l'Océan Indien ,que  cette "tea auction " de l'EATTA s'installe pour devenir depuis une dizaine d'années la première place mondiale ; c'est par là que transitent  85% des thés africains.
Peu après l'indépendance le nouveau gouvernement du Kenya prend en main le développement des petites plantations en créant la KTDA: Kenya Tea Development Agency , pour soutenir et promouvoir les fermiers et les coopératives. Cette structure, unique dans le monde du thé, a favorisé une production de thé familiale qui concerne aujourd'hui plus de 500 000 familles , qui gèrent 62 manufactures de thé et assurent 60 % de la récolte annuelle. Elle permet une certaine diversification et maintient en place une population rurale stable et prospère.
Les grands groupes comme Unilever, Finlay's, Williamson et Eastern Produce produisent les 40% restant et sont fédérés de leur coté au sein de la KTPA.
les régions du thé

le transport des feuilles
La surface théicole totale est de 172 000ha au Kenya!
Ces thés sont comment alors ? Les premiers plants sont venus d'Inde, donc sûrement des "china jats", qui prospèrent en altitude ,merci à Robert Fortune !Depuis les agronomes et les scientifiques ont considérablement adapté et amélioré ces théiers importés et de nos jours 50 variétés locales, ou cultivars , poussent dans les 5 régions théicoles du pays.
Le climat ne génère aucune période de repos végétal ou dormance; la cueillette se poursuit pendant toute l'année avec entre 7 et 14 jours d'intervalle. La presque totalité des thés récoltés est traité en thé noir CTC, vendu aux enchères de Mombasa, aux très gros clients  que sont: le Royaume Uni,le Pakistan, le Soudan, l'Egypte et l'Afghanistan.
  C'est depuis quelques années que certaines plantations se sont lancées dans la production de thés en feuilles, ou thés orthodoxes, destinés aux consommateurs avisés en Europe et aux USA. Ces thés a cueillette fine donnent une tasse charpentée, sans aucune astringeance, au goût boisé et de muscade puissant. Ce goût puissant mais doux s'accorde parfaitement avec le lait pour un grand mug de matin ou de goûter. La liqueur est d'un brun rouge profond. En France on trouve surtout les thés orthodoxes du jardin de Marinyn; aux USA et en Grande Bretagne une dizaine de jardins a déjà trouvé acquéreurs avisés, dont Gathuthi, Rukuriri, Kinoro, Mugania, Imenti et d'autres. Nécessitant peu ou aucun traitement du fait de l'altitude, de la jeunesse des plants et de l'absence d'industries polluantes ces thés de jardins sont souvent "bio". C'est donc une origine à potentiel vraiment intéressant que l'on devra explorer plus en avant.
pour en savoir plus: www.teaboard.or.ke

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire